Mondialement reconnu comme l’un des signes de mains les plus expressifs du monde, le signe V a traversé les âges sans jamais perdre de sa résonance. Quand on parle en effet du signe V, on pense sans doute au signe de la victoire, ou à Winston Churchill, s’il fallait remonter le temps. On sait également que le signe V est associé au V motard, dont on tente tant bien que mal de déterminer la signification et les origines.
Vous avez sans doute surpris plusieurs fois des motards s’échanger des « V ». À l’instar de beaucoup d’autres personnes, vous êtes curieux de savoir la signification du V motard, ses origines ou tout l’historique de ce signe. Cela tombe bien, car dans cet article, vous découvrirez la réponse à toutes ces interrogations.
Salut du motard : Qu’est-ce que c’est ?
En deux-roues, on ne communique pas de la même façon qu’en voiture. Le vent et la vitesse obligent à recourir à des gestes. La main droite assurant le contrôle de la poignée d’accélérateur et le levier de frein, il est donc plus facile d’utiliser la main gauche pour pourvoir vous exprimer.
Le signe V est réalisé avec l’index et le majeur de la main gauche. C’est un moyen simple pour les motards de se reconnaitre et de se saluer quand ils se croisent. Le salut du motard est avant tout un symbole de ralliement à la grande famille des motards ayant tous le même esprit et une passion commune, la moto.
Quelles sont les origines du salut motard ?
L’esprit motard c’est développé principalement sur deux continents : L’Europe et l’Amérique. Dans l’un ou l’autre cas, les origines de l’apparition du V motard comportent quelques différences.
Les origines du salut motard en Europe et aux Etats-Unis
Le geste V, comme la plupart des codes bikers a été popularisé en Amérique du Nord, avec l’apparition de groupe comme « American Motorcycle Association ».
L’Europe et le salut motard
La figure emblématique du salut motard en Europe, est sans contexte, Barry Sheene, champion de Grand Prix moto. C’est une icône de la culture motarde qui a été sacrée double champion du monde Moto GP 500 en 1976 et 1977.
L’histoire raconte que Barry Sheene, encore appelée « The Lucky Seven » après avoir réalisé différents exploits, saluait le public en brandissant l’index et le majeur, réalisant ainsi le « V » de la victoire.
À partir de là, quelles qu’en soient les circonstances, les motards ont ainsi intégré le salut V à leur code de la route.
Les Etats-Unis et le salut motard
L’expression consacrée pour désigner le salut motard aux Etats-Unis est le « Biker Wave », ce qui signifie en français « La vague motard ».
Pour retracer les origines du salut des bikers, il faut remonter au début du XXème siècle, avec la rencontre de Arthur Davidson et William Harley, un week-end de 1904. Cette rencontre aurait débuté par un échange de signe V. Par la suite, lorsque les créateurs de Harley Davidson se croisaient sur la route, ils reprenaient ce symbole.
Il faut reconnaitre en effet que la marque du comté de Milwaukee « Harley », avait une grande notoriété dans le monde entier. Du coup, il n’est pas étonnant que cette pratique est perduré.
Le salut V et les chevaliers en Europe médiévale
À cette époque, les chevaliers étaient revêtus de lourdes armures métallique et avaient le visage recouvert d’un casque. À la rencontre d’un autre chevalier ou d’un supérieur, ils levaient leurs visières par courtoisie.
Il semble que par la suite, ce geste, ancêtre du salut militaire, aurait graduellement muté pour devenir aujourd’hui le salut V des motards. Vraisemblable ou pas, à vous de vous faire votre propre opinion.
Le salut des Bikers : Une pratique propre à tous les motocyclistes ?
Le salut des Bikers est une tradition propre à tous les motards, sans distinction. Qu’il s’agisse de motards jeune ou vieux, plutôt custom ou pistards, avec des bécanes à la pointe de la technologie et plutôt old school. Le salut motard dépasse les frontières et unis tous les motards sous une même passion.
Comme vous l’auriez constaté, chercher à déterminer les origines du salut V motard, est une tentative assez vaine, car avouons-le, toutes ces thèses ne font pas l’humanité. Ce qui est constant et qui ne fait l’objet d’aucune contestation, c’est sans doute l’évolution de ce signe emblématique à travers l’histoire.
L’évolution du signe « V » à travers l’histoire
Du V de la victoire brandie par l’illustre Winston Churchill au V de la guerre de cent ans en passant par le symbole des réfractaires à la guerre du Viêt-Nam, il faut bien le reconnaitre : Ce symbole a traversé les âges et ne semble pas appartenir à une époque.
Le signe V et la guerre de cent ans
Le signe V n’implique pas d’emblée un diminutif du mot « Victoire » que l’on trace avec l’index et le majeur. Pendant la guerre de cent ans, le signe V était considéré comme une insulte.
C’est pourquoi certains pensent en effet que le doigt d’honneur aurait certainement été inspiré de cette pratique. Pendant la guerre de cent ans, les archers anglais faisaient le signe V à l’endroit des Français, parce que ces derniers leur coupaient l’index et le majeur, symbole de leur adresse à tirer des flèches.
Winston Churchill, le V et la deuxième guerre mondiale
Durant la deuxième guerre mondiale, le signe V a revêtu une importance capitale, au point de devenir le symbole patriotique de la lutte anti-nazie. Pour célébrer la victoire sur l’Allemagne, le 8 Mai 1945, Winston Churchill, premier ministre britannique d’alors, avait en effet reproduit le signe V.
Certains s’accordent à dire toutefois, que l’idée du V serait venue d’un ancien ministre belge, devenu par la suite, animateur de la section belge de la BBC, Victor Laveleye.
Il a en effet institué le V comme signe de ralliement contre les occupants, en incitant ses compatriotes le 14 Janvier 1941, à tracer des V partout en Belgique. On parle d’ailleurs de « Campagne des V ».
Victor Laleye justifie son choix par le fait que le « V » était la première lettre du mot français « Victoire » et du mot néerlandais « Vrijheid » signifiant Liberté, sans compter également que c’est la première lettre du mot anglais « Victory ». Quoi qu’il en soit, ce contexte était celui de la deuxième guerre mondiale.
En France, ce mouvement n’est pas également du reste. Charles de Gaulle avait commencé à faire le signe « V » dans ses discours, au cours de la deuxième guerre mondiale, plus précisément en 1942.
V comme signe de la paix
Après la deuxième guerre mondiale, le signe V devient un symbole de paix. Au cours des années 1960 aux Etats-Unis, les opposants à la guerre du Viêt Nam et à l’armement nucléaire ont pris fait et cause pour ce signe.
Il était considéré comme l’incarnation de la philosophie « Peace and Love ». Cette idéologie était l’œuvre des mouvements hippies de la « génération Woodstock ».
De nos jours, le signe V continue de faire parler de lui. Il se mêle à la politique, au sport. D’aucuns tentent même d’y voir une appartenance à une secte.
